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Ce milliardaire a tout perdu à cause d’un caprice...

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SQUEEZIE

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Autodidacte ambitieux, Eike Batista s’est d’abord illustré dans le commerce de l’or en Amazonie avant de bâtir un empire multisectoriel baptisé EBX : mines (MMX), logistique portuaire (LLX), construction navale (OSX) et surtout pétrole (OGX). En moins de vingt ans, sa fortune personnelle grimpe jusqu’à 34 milliards de dollars. L’entrepreneur devient la septième personne la plus riche du monde, se met en scène devant des caméras, promet de dépasser Carlos Slim et collectionne les symboles de réussite : yacht ultra-rapide, Mercedes SLR garée dans son salon, plaque d’immatriculation « EIK 8888 ».

Le « caprice » qui va tout faire basculer naît de son obsession d’être le numéro 1 coûte que coûte. Persuadé que le Brésil possède des réserves pétrolières colossales, Batista ordonne de forer au large sans attendre les résultats des études sismiques complètes. Il annonce publiquement des estimations de production extravagantes, entraîne banques et investisseurs derrière lui et multiplie les levées de fonds. Les cours de ses sociétés explosent ; la valorisation d’OGX dépasse un temps celle de Repsol ou de Marathon Oil alors que l’entreprise n’a encore livré aucun baril.

Lorsque les premiers puits commencent à produire, la réalité est brutale : le débit n’atteint même pas 15 % des prévisions. La confiance des marchés s’effondre, l’action OGX dévisse de 95 % en quelques semaines et entraîne tout le conglomérat dans sa chute. Surchargé de dettes, EBX ne peut plus honorer ses obligations, plusieurs filiales se déclarent en faillite, 20 000 employés perdent leur poste et le Brésil découvre l’ampleur du fiasco.

Les créanciers saisissent les biens du milliardaire : villas, voitures de luxe, avion privé et même le célèbre yacht « Pink Fleet ». Accusé de manipulation de marché et de corruption d’un gouverneur pour obtenir des contrats publics, Eike Batista est interpellé, passe par la case prison et doit affronter une série de procédures judiciaires. Sa fortune personnelle, autrefois colossale, devient négative ; il déclare moins de 100 000 dollars d’actifs et plus d’un milliard de dettes.

L’affaire reste l’un des plus spectaculaires effondrements de fortune de l’histoire moderne et un cas d’école sur les dangers de l’hubris entrepreneurial. En misant tout sur des annonces tapageuses, un marketing agressif et un optimisme non étayé, ce milliardaire a illustré comment un simple caprice – vouloir brûler les étapes pour devancer ses concurrents – peut anéantir un empire, ruiner d’innombrables investisseurs et écorné durablement la crédibilité d’un marché émergent tout entier.

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